Une convention pour faciliter la transmission des exploitations agricoles en Bazadais
Une des clés de développement du territoire
La CdC du Bazadais est consciente que l’agriculture contribue à l’attractivité économique et touristique du territoire. Peu d’informations sur les terres disponibles, coûts d’acquisition élevés, concurrence dans l’achat avec des particuliers, problématique du stockage du matériel et du logement… sont autant de freins à l’installation et à l’expansion de l’agriculture de demain.
Les élus communautaires tiennent à apporter leur contribution au maintien d’une agriculture diversifiée et performante. L’enjeu est également de répondre aux besoins des usagers, à la recherche d’une alimentation saine, accessible en circuits courts.
Des partenaires de choix
Après la signature de la convention en 2021, un avenant a été signé, il y a quelques jours, avec la Chambre d’Agriculture de la Gironde et la SAFER*, afin de continuer à animer la transmission/installation sur notre territoire, avec un accompagnement des cédants, des porteurs de projets et des communes. La Chambre d’Agriculture joue un rôle essentiel d’information et d’aide aux agriculteurs. Outre son rôle de représentation et de défense des intérêts agricoles et forestiers auprès des pouvoirs publics et des collectivités territoriales, la Chambre d’Agriculture assure des missions de conseil et d’accompagnement des agriculteurs et des collectivités dans leurs entreprises et leurs projets, que ce soit au niveau individuel ou collectif.
De gauche à droite : Michel LACHAT, Directeur départemental Gironde de la SAFER ; Magali VERITE, Vice-présidente de la Chambre d’Agriculture de la Gironde ; Nicole COUSTET, Présidente de la CdC du Bazadais
*Société d’aménagement foncier et d’établissement rural
Des exploitants témoignent de leurs parcours
Dominique BERTRAM, viticulteur sur Grignols, prend sa retraite en 2024. Après l’exploitation de 13 hectares de vignes, il a décidé d’arracher 10 hectares depuis quelques années. Son fils, Raphaël BERTRAM, s’est installé sur les terres de son père, à proximité de Grignols, et commercialise en circuit court ses légumes.
Monique ZAGO, exploitante sur Masseilles, a arrêté son activité laitière il y’a maintenant deux ans. Elle continue l’exploitation de ses terres en propriété et en fermage. Avec son mari, ils n’ont pas de repreneurs de l’exploitation et s’interroge sur la transmission.
Amélie BAJOLET, ingénieur agronome et porteuse de projet, souhaite s’installer en association avec un projet de bovins laitiers. Elle ne reprend pas d’exploitation familiale mais est issue d’une famille d’éleveur bovins laitiers. Elle est en recherche de biens immobiliers pour s’installer. Le coût d’acquisition des bâtiments et logements sont un réel frein à l’installation.
Jonathan BOUDET s’installe progressivement en tant qu’agriculteur ovin. Installé sur Grignols, il vend de la viande d’agneau et travaille comme salarié en parallèle. Il a éprouvé beaucoup de difficulté à trouver des terres en fermage pour accéder à une installation, avoir accès aux aides pour les jeunes agriculteurs. Il a obtenu 10 hectares grâce à Dominique BERTRAM et 10 hectares d’un exploitant qui partait à la retraite et dont la propriétaire a signé un fermage avec lui. Il se lancera prochainement dans la production de fromage.
Le saviez-vous ? En Nouvelle-Aquitaine, 31 % des nouveaux installés en agriculture, entre 2015 et 2018, se disent non issus du milieu agricole (source PQN-A – DRAAF 2019). Les modèles économiques généralement choisis par cette nouvelle génération sont différents. On retrouve beaucoup de projets d’installation sur une petite surface, en agriculture biologique et avec une envie de vente directe, voire de transformation. Pour s’installer dans les meilleures conditions possibles, ces porteurs de projets doivent être armés de compétences et de conseils afin d’inscrire leur exploitation dans le temps et vivre de leur métier.
Une étude à l’appui
La Chambre d’Agriculture de la Gironde a mené une « enquête cédant » auprès de 48 agriculteurs de plus de 55 ans du territoire, entre juillet 2022 et février 2023. Ce sont également 39 agriculteurs installés depuis moins de 5 ans, qui ont participé à l’enquête.
En quelques mots :
- Un territoire qui regroupe de l’élevage dans le nord et des surfaces agricoles (grandes cultures et cultures légumières) plutôt au Sud
- Le nombre de nouveaux installés d’aujourd’hui ne compensent pas en nombre les futurs départs
- Les agriculteurs de plus de 55 ans exploitent des surfaces agricoles plus importantes que les nouveaux installés
- Une majorité d’éleveurs chez les exploitants de plus de 55 ans et une majorité de maraîchers chez les nouveaux installés
- Le changement d’orientation technico-économique des exploitations entraînent une réduction des surfaces exploitées par agriculteur (orientation vers le maraîchage)
- La commercialisation en circuit court est largement privilégiée chez les nouveaux installés
- Une grande majorité des agriculteurs (anciens ou nouveaux) se sentent bien dans leur métier
- Les difficultés d’installation les plus fréquentes sont : l’accès au foncier agricole, au logement, au financement, à la formation pratique (hors cadre familiaux), contexte économique, crise climatique, charge administrative…
La CdC du Bazadais a choisi de signer cette convention sur le terrain, au château Nogues de Grignols. Cette rencontre a permis à des exploitants de témoigner sur leur expérience, auprès des élus et de la presse, en s’exprimant sur le contexte actuel du monde agricole.
En savoir+
Denis PAINEAU
Chargé de développement économique
Tél. : 06 43 26 28 68
Email : economie@cdcdubazadais.fr
